Point climatique:
Les Grandes Plaines sont caractérisées par un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids et secs. Le Paysage se présente comme des plaines et des prairies arides, avec une végétation limitée. Il y a un contraste notable de précipitations entre les états de l’est, plus humides près des Grands Lacs, et ceux de l’ouest, où les cumuls annuels oscillent entre 200 et 300 mm.
Cette aridité marquée dans l’ouest des Grandes Plaines est en partie attribuable au Chinook, un vent chaud descendant des Rocheuses et asséchant les masses d’air. Il est souvent qualifié de « souffle d’été au milieu de l’hiver »,
Dans ce contexte, tous les signaux semblent défavorables à une agriculture à long terme, notamment en ce qui concerne la disponibilité en eau.
Mais Au cours de son histoire, la culture américaine du blé s’est progressivement installée vers des espaces où les équilibres écologiques sont plus fragiles, les sols moins épais et les risques d’érosion des sols plus marqués.
Le dust Bowl, une catastrophe écologique gravé dans la mémoire collective des américains.
A la suite d’une bonne période climatique entre les années 1870 et 1920 avec quelques années exceptionnellement pluvieuses. Les récoltes furent très bonnes avec des rendements plus qu’honorable. S’ensuit alors une extension très rapide vers l’ouest (surtout vers le texas) de 5 millions nouveaux hectares de terres labourables qui était utilisé jusque-là de manière très extensive. C’étaient des parcelles qui ne bénéficiait plus de la technique de mise en jachère (dry farming) consistant à n’ensemencer une parcelle une année sur deux afin de laisser la terre de se renouveler.
Malheureusement a partir de 1930, une période de sécheresse de plus de 10 ans va se mettre en place dans la région, la terre s’assèche totalement et le vent commence progressivement a soulever de plus en plus de poussières, les grandes plaines deviennent « chauves », prennent l’apparence d’un désert. Cette période sera appelée le Dust Bowl.
le dust bowl est concentrée sur une vaste zone a la périphérie de 4 états. Un important noyau caractérisant les plus gros dommages causée par le vent dans les comtés est représenté.
C’est cette zone qui a le plus souffert du « black Sunday » lors de la journée du 14 avril 1935 surnommé comme l’un des pires blizzards noirs. D’après de nombreux témoignages c’était un véritable brouillard de poussière avec une visibilité de moins d’1m 50 alors que dans le même temps les rafales de vents atteignaient aisément les 100 km/h sur les états de l’oklahoma et le kansas. Selon les estimations des scientifiques, lors d’une seule journée la tempête a soulevé plus de 3 millions de tonnes de terre. De nombreux témoignages photos ont été effectué dont certains devenu culte dans la mémoire des américains avec la célèbre photographie de la mère migrante de Dorothéa Lange.
La photographie de la mère migrante présente le portrait de Florence Thompson, une ouvrière agricole contrainte à l’exil en raison des tempêtes de poussières répétées qui ont rendu la terre inexploitable et inhabitable. Ce sera le cas pour plus de 3 millions de fermiers qui vont abandonner leurs terres en se ruant vers la route 66, une des voies migratoires les plus importantes en direction des villes de l’ouest des Etats-Unis. Cette migration massive s’inscrit dans le contexte d’une crise économique sans précédent depuis la fin de 1929, la Grande Dépression, rendant la reprise d’une vie normale et la recherche d’un emploi particulièrement difficile pour les migrants. La plupart ont été contraints de vivre dans des bidonvilles jusqu’en 1940. En somme, cette période marque la plus grande migration de l’histoire des États-Unis,
On attribuera plus tard le 100-ème méridien ouest comme le méridien des catastrophes, une dimension purement symbolique et psychologique de la population.
Pour aller plus loin : Un magnifique documentaire d’ARTE en 4 parties retranscrivant toute la période du Dust bowl, avec de nombreux témoignages bouleversants.